Dossier : la maitrise des quantités, 5nom7re3
Quand nous évoquons des situations, des concepts, nous utilisons toujours des quantités. Dans nos récits on fait toujours référence à un nombre de personnes, à un nombre d’étapes, à un nombre d’outils.
Dans les récits qui marquent, il se trouve que les quantité prennent une place importante qui se traduit par la façon dont le récit se propage et dont il est perçu.
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Avez vous remarqué par exemple que les comptes populaires qui traversent les temps mettent généralement en jeux trois personnages ?
Saviez vous que le chiffre sept est cité 287 fois dans la bible et que c’est presque toujours pour désigner le même genre d’idées ?
Savez vous pourquoi hercule (ou astérix ;)) à fait douze travaux et pas 11 ou 14 ?
Ils semble que nous soyons sensibles au choix des nombres, c’est comme ça.
Certaines quantités font appel a notre inconscient d’une façon particulière, certains nombres ont un effet particulier sur nous alors que d’autres non. Certains nombres traversent les siècles, et c’est étrangement toujours les mêmes qui illustrent les mêmes idées.
C’est particulièrement frappant dans les comtes populaires, qui sont des histoires remaniées, ajustées, bonifiées au cours des siècles jusqu’à coller au plus prêt a la nature humaine. La bible est aussi un exemple sidérant où les nombres sont utilisés sciemment pour faire mouche à chaque fois.
Bref, indiscutablement, certaines quantités traduites par certains chiffres et certains nombre transportent une signification qui nous dépasse et qui donne un sens caché à ce qu’ils dénombrent.
Les connaitre et savoir les manipuler est exactement un GROS RIEN pour la réussite de nos nos projets.
Lisez ces quelques lignes et je suis certain que vous comprendrez ce dont je veux parler.
Les 3 petits cochons
Trois c’est le nombre que l’on rencontre fréquemment quand il s’agit de métaphores sur la structure des relations humaines.
Les comptes populaires fournissent de très nombreux exemples : les trois petits cochons, le petit chaperon rouge ( le loup et sa grand mère), toute les histoires qui commencent par « le roi avait trois fils » la religion aussi avec la sainte trinité, la terre l’enfer et la paradis etc. Il y a beaucoup d’explications et chaque corps de métier à la sienne : pour les Psy $par exemple 3 c’est : papa, maman, et moi, la structure du monde que nous avions bébé. Pour les scientifiques c’est autre chose. Pour ma part, j’aime bien l’idée que : quand on a une seule possibilité on a pas de choix du tout, deux possibilités c’est un dilemme et trois possibilité c’est le vrai choix. Et j ajouterait que beaucoup plus de possibilités redevient un dilemme chez la plus part des gens ;).
Enfin bref, quelle que soit l’explication choisie le chiffre 3 fonctionne bien dans les situations qui tentent d’expliquer l’humain, la structure des choses.
Les 7 jours de la semaine
Encore une fois dans les histoires qui fonctionnent et les comptes, le nombre 7 revient régulièrement. Ce nombre sert à dénombrer de façon exhaustive tous les aspects de ce dont on parle.
Il peut dénombrer les facettes de notre personnalité : les 7 nains, les 7 ours, les 7 mercenaires, les 7 personnages principaux de desperate housewives … Mais il s’agit aussi des 7 facettes de notre temps quotidien avec les 7 jours de la semaine, les 7 jours de la création du monde, les 7 facettes du pêcher (les 7 pêchers capitaux). Le nombre 7 est cité 287 fois dans la bible ! 7 est aussi le nombre de choses qu’on est capable d’avoir en même temps en tête d’après l’étude de Miller.
Les 5 doigts de la main
Cinq et son multiple 10 désignent le plus souvent des outils car ce sont le nombre de doigts de nos mains qui sont évidemment nos outils naturels.
Pour la bible 10 désigne particulièrement la structure des règles. Les 10 commandements par exemple. Ici on rejoint d’ailleurs l’idée précédente puisque les commandements sont nos outils pour évoluer en société.
Les 12 travaux
12 c’est le chiffre des listes (voir plus bas)
UTILISER LES NOMBRES
Nous pouvons utiliser la particularité des nombres pour nous même et nos projets.
L’utilisation des nombres nous donne une occasion supplémentaire de préciser le fond de notre pensée.
L’idée est que l’utilisation du bon nombre en fonction de l’idée que l’on souhaite exprimer, lui donne de la cohérence. Nous pouvons également utiliser cette connaissance pour vérifier la cohérence de ce que nous faisons. Et pour ça ,c’est un outil précieux et rare que j’utilise personnellement très fréquemment.
Bref, la maitrise des nombres est exactement un GROS RIEN qui change tout. Voici quelques exemples concrets.
Le chiffre trois est a utiliser lorsqu’on souhaite transmettre une structure claire et exhaustive : – si avec un client vous dites « dans notre cas il y a trois façons de procéder 1. Blabla 2. Blabla 3. Blabla » clair net structure et ça fait mouche – Les trois piliers de la santé – les trois piliers d’une entreprise qui cartonne 😉 (je me permet ce clin d’œil à Olivier Roland, qui semble avoir chopé le truc, peut être inconsciemment !) Dans notre inconscient trois est la structure.
Le chiffre 7 est a utiliser pour dénombrer de façon exhaustive un éventail de possibilités : Certains l’ont bien compris : Les 7habitudes (covet), 7 raisons de s’abonner à mon blog (Tim Ferris), le (dernier ?) livre de Jacques Attali « 7 leçons de vie… » etc. Remarquez que dans ces phrases, transparait implicitement l’idée qu’il n’y a pas d’autres possibilités que celles qui sont données. Dans les 7 habitudes par exemple, rien que le titre implique que c’est un système cohérent et qu’on a plus besoin de chercher ailleurs. Le nombre de ventes du livres n’en démenti pas. Dans le cas de Tim Ferris, ses 7 raisons ont un coté implacable qui font qu’après leur lecture on est poussé à s’abonner.
Une piste pour les bloggers : La phrase « Les 7 facettes d’un blog qui cartonne » fait mouche beaucoup mieux que les 8,6 ou 12, non ?
Les chiffres 5 et 10 doivent dénombrer des outils ou des règles
Le titre de ce post fait référence à 5 nombres, je vous transmet l’idée implicite que je décrit un set cohérent de 5 outils. Rien d’autre.
12 pour les listes
L’exemple des douze travaux d’Hercule est très bon. Le fait qu’il y en ait douze implique en lui même que la nature des travaux réalisés n’est pas importante, ce qui importe c’est le challenge des travaux. D’ailleurs, qui se souvient de tous les travaux ? Il est intéressant de constater que le fait que Uderzo et Gossini les aient transformés ne change rien à l’impression qu’il s’agit d’un challenge.
Ainsi le fait d’utiliser le chiffre douze permet de centrer l’attention sur l’objectif des travaux et non sur leur nature exacte.
Lorsque plusieurs chiffres peuvent être employés
Lorsque plusieurs chiffres peuvent convenir, ce choix donne une occasion supplémentaire de préciser le fond de notre pensée.
Par exemple, vous voulez donner une série de conseils à quelqu’un : si vous les regroupez en 10 conseils, votre interlocuteur ressentira que vous lui transmettez de bons outils. Si vous lui donnez douze conseils, vous lui transmettez un liste, comme une liste d’adresse à contacter. Si vous lui donnez 7 conseils, il ressentira un coté solennel et exhaustif. Après, tout dépend de votre statut. Si vous êtes prof ou formateur, 7 conseils feront mouche, si vous êtes un amis 7 conseils donneraient un coté un peu pédant, 10 ou 5 seraient mieux etc.
Parfois, un mauvais choix peut également se retourner contre vous. Personne ne vous le dira car personne en a vraiment conscience. Les gens auront juste une impression négative à votre sujet. La capacité que nous avons d’avoir une impression sur les situations et les gens sans qu’on soit conscient d’une raison particulière est particulièrement bien expliquée dans l’excellent livre de Malcom Gladwell « la force de l’intuition ».
De bons indicateurs
J’utilise personnellement cette technique couramment pour vérifier la cohérence de ce que je suis entrain de faire … et ça marche plutôt bien.
Par exemple, dans mon entreprise, j’ai mis en place naturellement 5 postes d’activité :
- Finance
- Technique
- Stratégie
- Commercial
- Back office
Je ne l’ai pas fait consciemment mais ça tombe bien, c’est cohérent car il s’agit pour moi des 5 outils pour la développer. C’est une entreprise qui démarre et ces postes s’adressent uniquement à moi. Par contre je sais que quand j’aurai des employés il faudra certainement passer à 7 postes d’activité. Ils représenteront alors les 7 facettes de l’entreprise et ce sera un message destiné aux employés eux même.
Un autre exemple concerne mon business plan. C’est un document qui doit présenter de façon la plus exhaustive possible un projet, afin de montrer qu’on le maitrise à fond. J’ai mis pas mal de temps à le mettre en place. Je l’ai développé, découpé, transformé, mis à plat, recommencé, re découpé etc. jusqu’à obtenir une description de mon projet qui m’est apparue tout d’un coup cohérente.
Et vous savez à combien de parties je suis arrivé ? sept ! les sept facettes de mon projet. Ça a effectivement donné un coté exhaustif très pro à ma démarche, ce qui a plutôt bien fonctionné puisqu’il m’a permis d’intégrer différents organismes d’aide, d’avoir des prêts et de gagner des concours :).
Notons et soulignons enfin que la manipulation des nombres ne transformera jamais le mauvais en bon. Il ne s’agira jamais d’un artifice. C’est uniquement parce que l’idée qu’on véhicule est cohérente qu’on arrive à la formuler dans ces quantités. Quoi qu’il arrive, nos projet doivent être cohérent en eux même. La première chose à faire est d’y parvenir. La connaissance de la valeur des quantités est alors un guide plutôt intéressant ;).
« Rien de tout ce qui peut contribuer a vous faire triompher n’est petit. L’Expérience me l’a appris, elle vous l’apprendra de même, je souhaite que ce ne soit pas à vos dépends » SUN TZU
Merci Lionel pour cet excellent article sur les nombres ! C’est amusant parce que moi-même je les utilise beaucoup dans mes contes et mes histoires sur mon blog. Ils ont donc réellement un pouvoir ? 😉
Merci Jean Philippe !
Je suis très intéressé par ton retour expérience. Du coup j’ai bien envie de savoir comment tu procèdes dans la pratique, quel nombre utilises tu pour quelle situation ?
Bonjour Lionel,
Très bien vu cette analyse. Merci pour le partage.
J’utilise fréquemment une structure en 3 parties pour mes présentations et c’est vrai que c’est un chiffre un peu « magique », En tout cas, c’est très adapté pour faire passer des messages.
J’ai lu l’à propos de ton blog et je le trouve vraiment excellent. Je partage complètement ton analyse. Pour ma part, je le résume ainsi « les petits détails font les grosses différences ». Je te souhaite la meilleure réussite possible dans le développement de ton blog. Tu viens de gagner un lecteur ;-).
Si ça t’intéresse, tu peux t’inscrire sur le forum de devperso.org. Ton expérience sera sympa à partager.
PS : Pour ton blog, je te conseille d’installer une page contact; le plug-in Contact form 7 est assez utile pour ça. a+
Merci pour ce retour Olivier, j’y suis très sensible !
Le site devperso.og est effectivement un endroit génial, auquel j’aimerai beaucoup participer, j’y vais de ce pas.
Merci encore et à bientôt !
Vraiment intéressant, merci pour cet article des plus instructif. Bien que j’avais souvent remarqué cette symbolique des chiffres, je n’ai jamais « consciemment » utilisé ceux-ci.
Dans la série des nombreux « spéciaux », bien qu’ils soient moins utilisables, on peut également retrouver le 13 et le 0.
Le superstitieux 13 et son fameux vendredi, les 13 à table (encore et toujours une référence biblique). Un nombre très lié aux croyances.
Et le 0, l’élément nul, avec son 0 absolue, le zéro défaut… Ici, il semblerait que le zéro touche la perfection, l’état final. Mais bon, cette interprétation est à confirmer.
@ NIco
oui effectivement, le zéro présuppose l’absence de choix, le « no way » absolu !
Par contre il est difficile à utiliser dans nos projets, car déclarer qu’il n’y a pas de solution, peut se retourner contre nous si quelqu’un qui a une vision un peu différente de la notre ou des infos que nous n’avons pas, en trouve une 😉 !
merci pour ton commentaire !